Accueil Les études en IFSI Étudiants en IFSI : ils témoignent ! /B_art6> Dania Toyifia : je viens d’obtenir mon diplôme d’infirmière !
Étudiants en IFSI : ils témoignent !
Motivation, préparation au concours, projet professionnel, capitalisation sur des expériences diversifiées : rencontre avec Dania Toryifia, infirmière diplômée d’État depuis l’été 2016.
Au collège je rêvais de devenir puéricultrice. En me renseignant sur la formation nécessaire, j’ai vu qu’il fallait d’abord passer le diplôme d’État d’infirmière (infirmière puéricultrice diplômée d’État - IPDE). Il me fallait donc réussir le concours d’entrée en IFSI, obtenir le diplôme d’infirmière puis envisager le concours pour intégrer un institut de formation de puéricultrices.
J’ai présenté le concours d’entrée en IFSI durant mon année de terminale littéraire. La première fois, j’ai raté le bac de quelques points mais j’ai eu le concours ! Le bac étant une condition indispensable pour intégrer un IFSI, j’ai dû repasser le concours l’année suivante… La deuxième fois, j’ai eu mon Bac mais j’ai raté l’oral du concours ! Finalement, la troisième fois j’ai pu me concentrer uniquement sur le concours que j’ai réussi. Moralité : ne négligez ni votre année de terminale, ni les différentes épreuves du concours d’entrée en IFSI !
Je me suis préparée seule la plupart du temps.
La première fois que j’ai présenté le concours, j’ai suivi une prépa de deux semaines à l’IFSI du Centre hospitalier de Saint-Denis. Mais je me suis rendu compte que, pour actualiser sa culture sanitaire et sociale, il existait sur Internet de nombreuses vidéos sur des sujets d’actualité. J’ai donc mis ma curiosité en éveil pour profiter de ces nombreuses ressources.
Durant mes périodes de travail autonome, j’ai aussi bénéficié de l’émulation d’autres candidats sur Internet via les forums, les commentaires, et témoignages sur la manière de s’y prendre, etc. Les livres expliquent aussi très bien le déroulé du concours et comment s’y préparer.
J’ai exploité les livres et les différentes ressources web éparses dans le domaine des tests d’aptitude ou dans celui de la culture générale sanitaire et sociale. Au lycée Charles-le-Chauve à Roissy-en-Brie, j’ai rencontré une conseillère du Centre d’information et d’orientation (CIO) qui m’a bien orientée. Dans ce lycée, il y avait une préparation au concours pour les filières ST2S, mais pas pour les bacs littéraires.
La première fois que j’ai présenté le concours, c’était par l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris). Et là, ce qui m’a le plus perturbé, c’est le nombre de personnes qui présentaient le concours : on était plus de 8 000 candidats pour 2 000 places ! La seconde année, j’ai postulé à l’IFSI du Centre hospitalier de Saint-Denis. La troisième fois, ce fut à l’IFSI du Centre hospitalier de Mayotte (Mamoudzou), où je me trouvais en vacances. Étant admise sur liste complémentaire, j’ai postulé en même temps à l’IFSI Séraphine de Senlis à La Queue-en-Brie via l’Agence régionale de Santé (ARS) : sur leur site on trouve les places vacantes dans les différents IFSI de la région pour les candidats admis sur listes complémentaires. J’ai intégré l’IFSI Séraphine de Senlis à La Queue-en-Brie en septembre 2013. Heureux hasard, il se trouvait en outre proche de mon domicile.
En fait, en se préparant bien à l’épreuve écrite de culture générale sanitaire et sociale, on se prépare déjà aussi aux questions d’actualité posées à l’oral. Il faut donc viser la réussite aux deux épreuves dès le début de l’année. De ce point de vue, les livres, tant sur la partie écrite qu’orale, m’ont beaucoup aidée.
J’avoue que pour l’entretien de motivation, je ne m’étais pas spécialement préparée. J’ai tout misé sur la spontanéité, peut-être par manque de temps mais aussi pour éviter les réponses trop formatées. Je pense que le jury ressent vite les réflexes de bachotage. Mon conseil serait de rester naturel. Je reconnais cependant avoir consulté des livres de préparation à l’oral, car ils donnent de précieux conseils pour valoriser son projet personnel, sa motivation et anticiper certains types de questions personnelles.
Lors de mon premier oral à l’AP-HP, j’ai eu un sujet sur la scarification. J’ai eu de la chance, car il se trouve que j’avais vu une émission sur ce sujet trois jours avant ! Pour l’oral de l’IFSI de Mayotte, mon sujet était : « La grossesse quand on est adolescent : quels conseils donneriez-vous à des adolescents dans cette situation ? ».
Le jury m’a demandé si je savais comment se déroulerait les trois ans de formation en IFSI. Il voulait tester si j’avais un peu réfléchi sur le métier vers lequel je m’engageais et sur l’organisation des études.
Oui, par exemple : « Quelles sont vos qualités et vos défauts ? » Ces questions-là sont souvent récurrentes lorsqu’on postule pour un poste ou une formation spécialisée, mais il vaut mieux s’y préparer !
Ma première expérience dans le domaine de la santé fut mon stage d’observation de 3e, que je fis à la pharmacie de la gare de Roissy-en-Brie.
En IFSI, il y a un suivi pédagogique important. En première année, dans mon IFSI, on avait trois formatrices référentes qui se partageaient la promo. L’une d’entre elles nous suivait plus particulièrement pour les stages et pour le déroulé de la formation (suivi des résultats, bonne intégration des étudiants dans la promo…) et toutes se coordonnaient dans notre intérêt.
Pour réussir ses études en IFSI et obtenir le diplôme, l’essentiel est de rester motivé ! Si on souhaite exercer le métier d’infirmier, il ne faut pas lâcher, même si, par moment, on peut arriver à saturation d’un rythme de travail dense, tant en stage qu’à l’école. Je conseille donc aux candidats de toujours garder en mémoire que ces études exigeantes vont leur permettre de mettre leur vocation professionnelle en action, et que dans tout parcours de formation puis métier, il y a des difficultés à surmonter.
En IFSI, il y a 60 semaines de stages obligatoires, sur la base de 35 heures par semaine.
Dans mon IFSI, les formateurs nous aidaient à trouver les stages dans les services qui nous intéressaient. Mais il est tout à fait possible de réaliser un stage infirmier trouvé par soi-même.
J’ai navigué dans différents services et types de structures.
En première année, mes deux premiers stages se sont déroulés à la clinique Claude Galien de Quincy-sous-Sénart. Le premier dans le service Cardiologie de nuit et le deuxième en chirurgie viscérale. J’ai effectué mon troisième stage dans un EHPAD de Roissy-en-Brie, « Le Patio ».
En deuxième année, j’ai fait un stage d’infirmière scolaire à Gretz-Armainvilliers, avec des élèves de la maternelle au collège. Mon deuxième stage s’est déroulé en foyer d’accueil médicalisé de Guignes et mon troisième en salle de réveil de l’hôpital Lariboisière, à Paris.
En troisième année, j’ai fait un stage aux urgences à Mayotte – c’est moi qui l’ai trouvé, puis un deuxième stage au Pôle de chirurgie ambulatoire de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif), et mon dernier stage au cabinet infirmier de la rue Lebouis (Paris).
En première année, le travail est plutôt individuel puis, de la fin de la première année jusqu’à la troisième année, on a beaucoup de travaux de groupe à réaliser. Il s’agit de nous préparer à la prise de poste car l’infirmier ne travaille pas seul mais entouré de plusieurs professionnels du secteur médical ou paramédical (médecins, kinés, assistants sociaux, etc.)
Ainsi, nous avons mené des enquêtes au sein d’un lycée sur la sensibilisation des jeunes et du problème de l’alcool au volant, en lien avec l’unité d’enseignement 1.3 (Santé publique).
Nous avons aussi effectué des travaux de groupe sur des situations : la négociation avec un patient, par exemple. En lien avec l’unité d’enseignement « Santé, maladie, handicap, accidents de la vie », nous avons mené en groupe une interview sur la maladie des os (ostéogenèse imparfaite). Les interviews se sont déroulées au domicile d’une des personnes atteint de la maladie des os.
En lien avec l’UE 2.9 « Processus tumoraux », j’ai choisi le sujet « Comment pallier à la douleur des patients atteints du cancer des os lorsque les traitements médicamenteux ne font plus effet ». Il fallait décrire une situation initiale et l’exploiter pour se questionner, chercher les cadres de référence pour essayer de comprendre ce qui existe, ce qu’on peut mettre en place. Les traitements non médicamenteux arrivent peu à peu dans la pratique, comme l’hypnose qui a fait la preuve de son efficacité, mais qui est encore peu utilisée pour différentes raisons. À l’Institut Gustave Roussy, d’autres thérapies sont mises en œuvre, comme la sophrologie qui est proposée aux patients pour lesquels les traitements médicaux ne suffisent plus à conjurer la douleur. Pour réaliser ce TFE, j’ai notamment interviewé des infirmières. Je me suis rendu compte que même si les soignants entendent parler de ces thérapies complémentaires et qu’elles fonctionnent bien, celles-ci sont encore trop rarement mises en place.
Je souhaite exercer le métier d’infirmière puis préparer d’autres spécialisations.
Durant mes stages, le service que j’ai préféré est celui des Urgences : c’est ce qui convient le mieux aux personnes qui, comme moi, n’aiment pas la routine. Dans d’autres services on a le temps de mieux connaître les patients, leurs habitudes. L’examinateur me demandait si je serais d’accord pour travailler deux mois en Chirurgie avant d’aller aux Urgences. J’ai répondu positivement, car les expériences complémentaires sont un atout. Aux urgences, on reçoit des patients présentant une grande diversité de pathologies.
Depuis l’obtention de mon diplôme d’État d’infirmière cet été, j’ai justement décidé de diversifier mon expérience par des missions d’intérim dans plusieurs services de soins infirmiers et dans différents types d’établissements. J’ai commencé dans un service de SSR (Soins de suite et de réadaptation) et aujourd’hui, je travaille en EPHAD.
L’exercice libéral est très intéressant, mais personnellement, je ne me vois pas y travailler avant dix ou vingt ans d’expérience. Quand on se retrouve seul, il faut avoir acquis des bases solides, avoir été confronté à beaucoup de pathologies différentes pour pouvoir traiter et répondre aux questions du patient. À la différence de l’exercice à l’hôpital, nous n’avons pas de médecin sur place auprès duquel prendre conseil. Quand on vient d’être diplômé, il faut être bien conscient qu’il nous manque toute la pratique !
© Dunod Éditeur, juillet 2016
Vient de paraître (nov. 2016) : profil des étudiants en IFSI en 2014
Une étude détaillée de la DREES, Ministère des Affaires sociales et de la Santé.
Étude et données statistiques téléchargeables.